• Lorsque le taxi trouve enfin sa route vers le "barrio san Juan", je doute que nous soyons bientôt arrivés. Passées les dernières bâtisses de Malchingui, nous débouchons sur un immense plateau désert : quelques rares habitations, pas une âme en vue et peu, trop peu de végétation ! Le vent soulève épisodiquement des nuages de poussière et je me demande si l'on peut cultiver quoi que ce soit sur ces terres arides. Je suis supposée me rendre dans une ferme pour 3 semaines de volontariat/wwofing selon goûts.

    Nous finissons par arriver devant un grand corps de ferme, au bout du dernier chemin de terre, tout au bout du plateau. Je suis bientôt accueillie dans une bâtisse décorée à la mode hippie par une vingtaine de jeunes gens enthousiastes, quoique occidentaux.

    Nicky et Helen ont fuit leur Angleterre natale et ont acheté cette ferme un peu plus d'un an auparavant. Quelques 15 hectares de terres et une maison dont il n'y avait que les murs. Leur idée a toujours été de créer un lieu propice à la vie en communauté et permettant autant que possible de vivre en accord avec la nature.

    Ainsi, tout ce qui peut l'être est recyclé : les cochons se nourrissent des déchets organiques de la cuisine (et des restes de porridge, qui ne remporte pas vraiment un franc succès), le jus des peaux de bananes apporte du potassium aux plants de patates, les coquilles d'oeufs sont source de calcium pour les plantes et les animaux qui en ont besoin, le caca des poules, des ânes et des volontaires sert à fertiliser le sol, l'eau des douches sert à faire la lessive et est ensuite nettoyée pour remplir la piscine naturelle (enfin bientôt si tout va bien)...

    Et l'idée remporte un franc succès, les volontaires se succèdent et s'entassent dans des dortoirs surpeuplés à l'atmosphère alourdie par le régime végétarien des lieux (pensez haricots au moins une fois par jour !).

    La journée est rythmée par la cloche qui sonne une première fois pour une séance de yoga plus matinal que moi, puis pour le petit-déjeuner. Ensuite chacun vaque qui à nourrir les poules et les cochons, qui à chercher un coin d'herbe où laisser paître les ânes pour la journée, qui à arroser le potager et la serre...

    Puis commence la journée de travail à proprement parler. Quatre heures de travail quotidien entrecoupées d'une pause pour le thé sur les coups de 11H. Outre le jardinage, le nettoyage et les réparations qui s'imposent, ce temps est consacré à des projets plus ou moins conséquents. Ainsi Ludo passe son temps à peindre des plateformes destinées à faire du yoga en extérieur, Steve et Felicity installent le système de filtration de l'eau, Ross et Katelyn mettent sur pied un nouveau tipi...

    Les après-midi sont libres et généralement consacrés à la lecture, aux discussions métaphysiques et à la lessive. Le billard et les bières sont réservées pour les soirées à la bougie que Guillaume égaye souvent de chansons prétendument xénophobes, ou résolument alcooliques tandis que Marie-Eve se débat pour contenir les 9 chiots dont elle a la charge.

    Parfois, si la lune le permet, des cérémonies chamaniques sont organisées : Ayawasca, San Pedro, et autres drogues ancestrales y sont distribuées sous le contrôle du chaman.

    Et la vie suit son cours paisible dans la communauté, loin de la ville et de la vie.

    Après un peu plus d'un an de fonctionnement, la ferme cherche encore son rythme de croisière : le potager produit très peu, et la plupart de la nourriture non-bio est achetée en ville. D'autre part les villageois s'interrogent beaucoup sur ce que nous faisons de nos journées. L'affaire dans son ensemble ressemble encore beaucoup à une bulle utopiste et occidentale, il reste du boulot !

     

     

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    La ferme et son four à pain

     

     

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    Lorsque la maison est surpeuplée, la yourte sert de dortoir

     

     

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    Le vent se lève sur les coups de 1H et souffle sans discontinuer jusqu'à la nuit tombée, pratique pour sécher le linge

     

     

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    Les montagnes environnantes nous gratifient chaque jour d'un coucher de soleil différent et de mers de nuages improbables

     

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    Où que l'on tourne la tête, il y a un volcan qui s'offre à nous... ressourçant entre deux coups de pioches.

     

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    Ludo et Laurence devaient passer 3 semaines à la ferme, ils y resteront 2 mois le temps de finir de peindre les plateformes (vous avez vu ? il dépasse...)

     

     

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    Les volontaires chacun leur tour prennent part à la préparation des repas, pas facile pour tout le monde de se mettre en cuisine !

     

     

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    Celia, chamane d'origine Kichwa (l'autre orthographe m'insupporte) : une rencontre pleine d'énergies...

     

     

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    Nous avons planté du maïs, méthode traditionnelle : pieds nus dans la terre brûlante de la fin d'après-midi comme dans la terre gelée du petit matin... Les locaux sont ravis de nous enseigner et ne se plaignent même pas de notre lenteur d'exécution.

     

     

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    Les pâturages alentours étant trop pauvres, les ânes sont souvent morts de faim, d'ailleurs rares sont les animaux qui respirent la santé ici, les chiens par exemples sont faméliques : ils sont végétariens malgré eux.

     

     

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    Le seul contact avec le village : quelques volontaires vont donner des cours d'anglais aux enfants de l'école voisine.

     

     

     


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  • Me voici en Colombie où je vais entre autre faire pour vous les dégustations qui s'imposent et "la gringa" va vous dire s'il est vraiment bon son café !

    Bien à l'abri derrière la frontière, et maintenant que je suis en situation régulière, il est temps pour moi de vous raconter une petite anecdote qui s'est passée il y a quelques temps, alors que j'étais en route pour Barquisimeto.

    Pour se rendre de Maracay à Barquisimeto en bus, il y a 2 options : prendre un bus direct pour lequel il faut acheter son billet au guichet et payer sa taxe de passage, ledit guichet étant perdu au fin fond du grouillant terminal et pas toujours ouvert, ou alors prendre un bus pour une bouchée de pain jusqu'à Valencia et de là un autre pour Barquisimeto qui coûte également une misère. Autant vous dire que le choix est vite fait, et entre nous je me demande qui prend le bus direct !

    Dans le premier bus, je me retrouve assise à côté d'un jeune homme, Nico Dulucq tout craché, en un peu plus bronzé et avec un zozotement en plus. (Pour ceux qui ne le connaissent pas, pas la peine de chercher sur Google, Nico Dulucq est mon cousin)
    Il entame très vite la discussion par les questions qui deviennent rituelles : tu voyages seule ? Combien de temps ? Qu'as-tu visité ? Où vas-tu ensuite ? Où sont ton mari et tes enfants ?
    Il faut dire que dans un pays où il est très commun de croiser de jeunes adolescentes enceintes, les gens ont parfois du mal à comprendre que je puisse être encore célibataire sans enfants et ont encore plus de mal à comprendre que je ne nourisse aucune inquiétude à ce sujet.
    La conversation glisse ensuite sur la politique "révolutionnaire" de Chavez et je me rends vite compte que je viens de rencontrer mon tout premier chaviste convaincu ! Hugo au Vénézuela, c'est un peu comme Nicolas en France, tout le monde lui reproche tout et le reste, personne n'a voté pour lui, et pourtant il est président.
    Ravie d'avoir sous la main un sujet d'étude plutôt rare, je le presse de questions et tente de lui ouvrir les yeux sur le fait que tout n'est pas rose entre la corruption généralisée, le placement systématique des proches du président aux postes clés, l'enrichissement des riches et l'appauvrissement des pauvres, l'eau courante qui peine à se démocratiser, la liberté d'expression qui demeure une illusion,...
    Mon interlocuteur, en bon illuminé, a réponse à tout, pas toujours des bonnes réponses d'ailleurs, il blame bien souvent l'oppostion de faire un travail de sape systématique, ce qui n'est en soit pas tout à fait faux, et accuse les américains de noyauter le système pour leur propre profit. Certes ! Mais cela ne doit en rien excuser le despotisme chaviste.
    Comme je peine à instaurer un dialogue en bonne et due forme, je tente une autre approche et lui demande ce qui est selon lui la plus grande réussite de Chavez. Il me répond sans prendre la peine de réfléchir : "la sécurité". Les chiffres officiels comme officieux de criminalité prouvent pourtant le contraire. "Oui mais maintenant la police et l'armée sont très présentes et font un très bon travail, la preuve, on a jamais d'attentat ici, ce qui n'est pas le cas en Europe". Je suis séchée par l'argument et après un moment de silence, je choisis d'orienter la conversation sur des terrains moins glissants.

    La police et l'armée sont très présentes, certes, on croise beaucoup d'uniformes et beaucoup trop d'armes à feu à mon goût. De là à dire que les forces armées font du bon travail, j'ai comme un doute, la plupart du temps, les policiers vaquent à leurs occupations, parlent longuement au téléphone, fument des clopes au coin de la rue, picolent au troquet du coin, se promènent en reluquant les jeunes filles... et laissent courir les automobilistes sans ceinture, les motards sans casques, les grilleurs de stop et de feux rouges,...
    Lorsque je monte dans le deuxième bus, j'ai l'espirt occupé à ces réfléxions et me demande comment l'on peut encore arriver à bluffer les gens de la sorte. Il m'a suffit de regarder une seule fois l'émission "allô président" le talk-show hebdomadaire de Hugo pour me rendre compte que son discours populiste sonne creux et que les questions qui lui sont adressées sont on ne peut plus consensuelles.

    Nous n'avons pas fait 10 mètres à l'extérieur du terminal que le bus s'arrête et que monte à bord un officier de police édenté et avec un cheveu sur la langue. Je crois comprendre que nous allons être contrôlés.
    Tous les passagers sont débarqués du bus avec leur bagages, les femmes à l'avant et les hommes à l'arrière. Alors que l'un des sous-fiffres vient collecter les papiers d'identité, je réalise que mon passeport est dans mon sac à dos, donc en soute. Je demande au chauffeur du bus de bien vouloir m'ouvrir la soute mais lorsque je reviens vers l'avant du bus avec mes papiers, l'agent a déjà fait le tour et est retourné vers son poste pour procéder au contrôle. Au vu de la tension qui règne parmi les passagers, je me garde bien de l'ouvrir et me tiens bien tranquille.

    Un moment plus tard, l'agent revient et nous annonce que les papiers sont en règles, nous pouvons remonter dans le bus. Il se poste alors devant la porte et entreprend de contôler les sacs que nous prenons à bord. Lorsque mon tour arrive, l'agent est relevé par son supérieur édenté qui, pensant que mon sac vient d'être contrôlé, me fait signe de monter avec un geste d'agacement. Je m'installe à ma place sans demander mon reste.
    Une fois tout le monde assis, les cartes d'identité sont redistribuées, on dirait l'appel en début de journée à l'école primaire. Ceci fait, l'officier bafouille quelque chose qui m'échappe complètement et je vois un passager descendre du bus, puis remonter quelques instant plus tard tandis qu'un autre lui succède et ainsi de suite pour 5 ou 6 personnes.

    L'officier revient enfin et nous annonce que les bagages en soute viennent d'être contrôlés avec succès, il nous remercie de notre coopération et nous souhaite un bon voyage (en vérite je ne comprends rien à son charabia et ma voisine me sert d'interprète).

    Le contrôle aura duré en tout ¾ d'heure, et ni mon passeport, ni mon sac à main, ni mon sac à dos n'auront été inspectés. Je ne peux réprimer un sourire en écoutant les commentaires des passagers sur l'efficacité de la police...c'est donc ça la fameuse sécurité selon Chavez ? De la poudre aux yeux ?


    intérieur bus

    La déco intérieure des bus est souvent un peu chargée !

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  • Quand le bitume laisse la place à une route en terre, quand il n'y a plus de câbles électriques entre les poteaux qui longent la route, quand les insectes laissent sur le pare-brise des impacts gros comme un sous-boc et quand on ne croise plus des chiens écrasés mais des caïmans écrasés, on sait qu'on est plus très loin du milieu de nulle part.

    Après de longues heures de route qui nous emmènent loin de toute civilisation, nous arrivons dans un campement fait de bric et de broc et planté au beau milieu d'une plaine qui semble infinie.
    Ici, peu d'arbres, beaucoup de prairies, de marécages aussi et des volées d'oiseaux qui s'envolent au passage de la jeep.

    On a beau être loin de tout, il y a des gens qui vivent ici toute l'année, la plupart participe de la vie du campement qui accueille des groupes de touristes en continu. Leurs familles sont avec eux, et qui dit famille dit enfants. Je suis d'ailleurs assez fière d'apprendre que l'école locale a été financée par la France.

    Durant 4 jours, nous faisons diverses promenades, en barque, en jeep, à cheval, à la recherche d'espèces rares. Au bout d'une demi-heure et déjà quelques trente caïmans, on ne s'arrête plus pour eux et l'on continue à la recherche du plus rare anaconda. Nous passerons beaucoup de temps à regarder nos guides remuer les buissons et sonder l'eau à l'aide de bâton pour les débusquer, ce sera en vain. On se console aisément car il suffit de tourner la tête pour découvrir une nouvelle espèce d'oiseaux, si ma mémoire est bonne, cette région abrite quelques 750 espèces différentes.

    Au bilan, une grande bouffée de vie sauvage, beaucoup de fatigue accumulée, et quelques fous-rires aussi grâce à la compagnie de Thomas et Bert (les 2 belges) ainsi que de Janet et Angela (2 anglaises).


    ensemble

    La grande plaine...

    ensemble oiseaux

    La grande plaine et les oiseaux

    Capybara

    Le capybara est une espèce endémique, il s'agit du plus gros rongeur du monde.

    Capybara

    Le caïman local n'est pas très grand, mais ils sont sacrément nombreux.


    mata mata

    La tortue mata-mata n'a vraiment rien pour elle, en plus d'être super moche, elle pue la mort.
    Cette maline a une carapace qui ressemble au dos d'un caïman lorsqu'elle nage.

    oiseauc

    Ces 2 spécimens de chéplukelespèce mesurent déjà une cinquantaine de centimètres à tout juste 2 mois !

    iguane

    Cet iguane nous a fuit lorsque nous avons débarqué sur une petite île, il se remet de ces émotions sur une branche hors d'atteinte.

    iguane

    Un autre oiseau...

    capturé

    Obvious

    sunset

    Obvious 2

    crapauds

    Le soir au campement, les lumières attirent des nuées d'insectes, qui attirent à leur tour des familles entières de crapauds.

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  • Pour se repérer dans une ville, c'est très simple, au centre, il y a la "Plaza Bolivar", tout ce dont vous avez besoin se trouve autour ! El Libertador est définitivement un héros national et son souvenir est bien entretenu.

    Les déplacements, tous les déplacements se font en bus. Le train peine à se développer, et l'on comprend aisément pourquoi quand on sait qu'un plein d'essence coûte moins d'1 euro. Oui oui, vous avez bien lu ! Merci Hugo...

    L'influence étasuinienne est palpable à tous les niveaux : ici on joue au "beisbol" et les chaines retransmettent beaucoup plus de football américain que de football tout court.

    La pomme est un produit de luxe, chaque unité coûte environ 1 euro ! Par contre, difficile de trouver des mangues sur les marchés, une mangue ne s'achète pas, elle se ramasse directement sur les arbres qui croulent sous leur poids.

    Le lapin Playboy est un motif très prisé, il se décline sous toutes les formes possibles, autocollants, porte-clés, sac à dos, mais on le trouve surtout sur les vêtements féminins, pas toujous du meilleur goût.

    La drague fait partie intégrante de la communication, se faire siffler dans la rue n'est en aucun cas un manque de respect et se faire appeler "mi amor" est monnaie courante. Un peu surprenant au début, mais on s'y fait assez vite, et s'entendre dire qu'on est belle est rarement déplaisant.

    Dans certains endroits, on peine à trouver des poubelles et c'est à croire que c'est fait exprès car en lieu et place, il y a des brigades de nettoyage qui balaient et serpillent du matin au soir et du soir au matin.

    Le bolivar fuerte est la monnaie officielle depuis quelques années. Il a remplacé le bolivar tout court qui présentait 3 zéros de plus. Le seul hic c'est que les anciennes pièces ont toujours court. On trouve ainsi 2 pièce de 50 très semblables en apprarence : celle de 50 bolivares soient 0,05 bolivares fuertes et celle de 50 centimes de bolivar fuerte (0,5 BF). Arnaquer les touristes en rendant la monnaie est un jeu d'enfants !

    La grande majorité des hotels proposent les 70 chaines de la TV cablée. Les télénovelas sont omniprésentes et font passer "Hélène et les garçons" pour un programme de qualité (ce que j'ai toujours cru pour ma part). Les séries américaines quant à elles peuvent être morcelées par 4 à 6 coupures pub par épisode de 40 minutes. Fastidieux !

    La musique s'écoute à fond, et ce quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit (oui 6H du mat c'est la nuit pour moi !) Beaucoup de daubes, sirupeuses à souhait et beaucoup de reprises de Mariah Carey, Bryan Adams, Whitney Houston... un vrai régal.

    Le climat est tropical, pour ceux qui auraient séché les cours de géo, c'est chaud et humide. Toutes les boutiques ont la clim et les marchands de glace ambulant pullulent. Les vénézuéliens me mettent en garde, à Mérida il fait froid, seulement 25° en moyenne. Autant vous dire qu'il me tarde, perdre 2L de transpiration quotidiennement est épuisant.

    Les transports urbains sont très bien organisés, on peut aller vraiment partout en bus. Comme partout ailleurs, il existe des lignes, mais pas d'arrêts fixes. Alors pour demander son arrêt au milieu de la musique (qui est à fond je vous le rappelle) et des bruits de moteur, on tape dans les mains. La première fois, j'ai cru que le gars applaudissait le chauffeur pour son dépassement cavalier.

    Il n'existe que 2 types de fromage à un tarif abordable : l'un est en plastique, du genre mimolette fadasse, l'autre avec un consistence de féta qui aurait mal vieillit et une odeur de bouc.

    L'eau du robinet, quand il y a l'eau courante, n'est pas potable. Et l'eau en bouteille est souvent plus chère que la bière...

     

     

    Carnet de voyage

     

     

     

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  • Quand j'ai commencé à parcourir les sites parlant du Vénézuela, j'ai très vite compris que l'immanquable ici était bien évidemment les chutes les plus hautes du monde.
    Et oui, c'est bien ici et non pas à Iguaçu comme tout le monde le pense.
    El Salto del Angel est une cascade qui mesure près de 980m de haut ! Tout de même.
    Cependant, ces chutes étant situées dans un endroit reculé, il est quasiment impossible de s'y rendre seul, il faut donc se joindre à un groupe de touristes.

    J'ai donc entamé cette excursion par un vol entre Ciudad Bolivar et Canaima dans un petit avion 6 places tout mignon et tout instable ! Comme les 4 autres voyageurs voyageaient en couple, j'ai eu l'immense honneur de prendre place au poste de copilote ! Pour ceux d'entre vous qui ont vu la version Disney d'Aladdin, ce vol ressemblait à peu de choses près à la séquence "ce rêve bleu", vous savez, quand Jasmine et Aladdin s'envolent sur leur tapis volant et voguent au milieu des nuages. Les hauts le coeur à chaque secousse, l'appréhension joyeuse de plonger dans les nuages,... une bonne dose d'adrénaline qui me colle un sourire jusqu'au oreilles pour quelques heures au moins.
    L'après-midi est consacré à la découverte du lagon de Canaima, dans lequel se jettent plusieurs "petites" cascades. Nous marchons un moment dans la jungle et nos guides d'origines indiennes prennent un malin plaisir à se foutre de nos gueules tout d'abord en nous racontant que tous les insectes se mangent, mais surtout en donnant 2 versions des faits à chaque explication : la version espagnole standard, et la version anglaise édulcorée où ils déballent toutes sortes de bêtises et savourent les "oh!" surpris de mes compagnons de galère anglophones.

    Après une nuit sans moustique, et un petit-déjeuner à la hâte, nous embarquons pour 5 heures de barque sur le fleuve Orinoco. Je mitraille pendant la première heure, savoure la baignade sur une plage de cailloux roses et m'ennuie pendant le reste du temps.
    A peine débarqués au campement, les guides nous mettent la pression, il nous faut maintenant cheminer pendant 2 heures dans la jungle, au milieu des racines, des lianes et du reste pour arriver les premiers au mirador du Salto. Les premiers ? Oui car ici c'est le défilé, nous avons un temps imparti à passer à chaque endroit car après nous viendra un autre groupe, suivi d'un autre, suivi d'un autre, suivi d'un autre.
    L'usine à touristes tourne à plein régime, et pourtant ce n'est pas la haute saison !
    Le Salto en lui-même n'est pas vraiment spectaculaire, à peine un ruban d'eau, heureusement qu'il est tombé des cordes la veille !
    En plus nous arrivons à la mauvaise heure pour faire des photos, la cascade est à contre-jour, la lumière est forcément bien meilleure le matin. Ils n'ont vraiment pensé à rien !
    Nous dormons le soir même dans des hamacs qui puent la transpiration des touristes successifs.

    La fin du périple s'enchaîne à une vitesse d'enfer, marche, bateau, marche, bateau, avion, pas une seconde à perdre, y'a un planning à tenir.

    On m'avait vendu le Salto del Angel comme une merveille naturelle, en fait c'est une cascade sur les 200 premiers mètres et un brumisateur sur la fin. Il n'y a aucun repère visuel pour apprécier la hauteur, et nous ne nous approchons pas suffisament pour apprécier l'aplomb de la montagne.
    On m'avait vendu le tour à Canaima comme 3 jours enchanteurs, en fait, le vol est agréable et la première promenade suffit. Le reste n'est qu'un piège à touristes !
    On m'avait vendu la jungle comme un milieu hostie, en fait c'est une forêt !

    Déçue ? Un peu... je me console à Ciudad Bolivar en retrouvant la "Posada Don Carlos" où je suis au contact des vénézueliens, je m'y gave de poissons du fleuve et de fruits frais, et je parfais mon espagnol avant de nouvelles aventures.


    Canaima, lagune

    La lagune de Canaima offre sa plage de sable blanc aux touristes venus du monde entier. Mais nous avons beau être dans un parc national, ça n'empêche personne d'abandonner canettes et bouteilles ça et là.

    Canaima, lagune 2

    Canaima, lagune salto

    L'une des cascades qui se jettent dans le lagon.

    Canaima, Salto Sapo

    Le Salto Sapo, pour arriver sur ce rocher, nous avons cheminé derrière la cascade !

    Canaima, Vue d'en haut


    L'eau du fleuve


    L'eau du fleuve est rouge car chargée de tanin... si toutefois le guide ne m'a pas vendu de barres !

    Fleur

    Quelques touches de couleur dans cet océan de verdure

    Fleur

    Le Salto del Angel, au petit matin, avec de la lumière, mais aussi de la brume !

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